Trois-Rivières, avec son riche patrimoine, regorge de lieux qui racontent l’histoire de ses habitants et de leur quotidien à travers les décennies. Aujourd’hui, nous vous invitons à retrouver quelques-uns de ces lieux marquants qui ont façonné la vie locale à l’époque où la Canadian International Paper (C.I.P) était encore en fonction.
Le restaurant chez Gaston Perreault
(photos datées des années 1970 et 2024)
Le restaurant Chez Gaston Perreault, situé au coin des rues Hertel et Hart, n’était pas qu’un simple endroit où l’on venait manger. C’était un véritable lieu de rencontre pour les travailleurs locaux qui s’y retrouvaient après une longue journée à la shop. Le restaurant était un espace où l’on prenait un verre, échangeait des nouvelles et savourait un repas réconfortant.
Bien que l’on ignore qui se trouvait aux fourneaux (peut-être les garçons Perreault eux-mêmes ?), la cuisine était réputée pour sa qualité. Un ancien client se souvient avec enthousiasme: « Tu mangeais un steak, c’était bon! » Le steak était d’ailleurs le plat le plus populaire parmi les habitués. Ils s’en régalaient à chaque visite. L’endroit proposait une ambiance décontractée et chaleureuse, où l’on pouvait aussi faire quelques courses, bien que l’offre était plutôt centrée sur des boissons fortes et de la bière.
L’ancienne entrée de la C.I.P.
(photos datée de 1935 et 2024)
Un peu plus loin, l’ancienne entrée de la C.I.P. se trouvait non loin et/ou dépanneur, à côté du magasin Union Store, au 515 des Commissaires. Ce coin animé était un véritable carrefour de la vie locale, où se mêlaient l’activité commerciale et les lieux de consommation. Les photos de cette époque nous permettent de voir à quel point ce secteur était dynamique.
À quelques pas de là, l’église était un autre point central du quartier. L’un des témoins se souvient de cette église comme étant l’une des plus belles de Trois-Rivières. Le curé Désilet, connu pour ses sermons marquants, encourageait sans relâche les paroissiens à donner pour entretenir ce magnifique bâtiment. « Ce n’est pas parce que vous êtes pauvres que vous n’avez pas droit à », disait-il, soulignant que la beauté de l’édifice était le reflet de l’engagement de la communauté. D’ailleurs, le dimanche, les électriciens effectuaient des réparations la nuit, de minuit à 8h. À cette heure, ils se rendaient à la messe pendant une demi-heure, avec la permission de la C.I.P. , mais Jean-Charles Beaudoin note qu’ils y allaient surtout pour dormir.
La fermeture de l’usine aura obligé ces lieux emblématiques à se réinventer. Vestiges d’une autre époque, ils connaissent aujourd’hui un tout autre décor. Ce sont maintenant les photos d’archives qui nous permettent d’imaginer le quotidien de ces travailleurs d’hier qui, une fois la porte de l’usine traversée, après leur shift à la CIP, savouraient un repas bien mérité!
Replonger dans leur passé vous interpelle? Sachez qu’il est possible de remonter le temps et de découvrir la vie du quartier ouvrier de la CIP grâce à Premier Shift. Enrobé d’ambiances sonores et d’anecdotes racontées par des témoins, ce parcours urbain gratuit vous propose de marcher dans les pas des travailleurs pour explorer leur histoire.