La forêt avec David Leblanc

L’exposition permanente Transformations explore non seulement le passé, mais aussi l’actualité et l’avenir de l’industrie papetière. Une section entière est consacrée à la forêt, qui est inévitablement liée à l’industrie papetière.

Pour donner vie à cette thématique, l’équipe de projet a fait appel à David Leblanc, photographe, afin qu’il capture l’essence des forêts à travers son objectif. Découvrez son parcours unique et son attachement profond pour la nature.

Bonjour David, pour commencer, peux-tu nous parler de ton parcours en tant que photographe ?


David : Mon parcours en tant que photographe est assez atypique, car je viens du monde de la vidéographie. Depuis le secondaire, j’ai toujours travaillé avec des caméras pour capturer des images en mouvement. Dans les années 2000, j’ai continué à travailler comme vidéaste, mais j’ai commencé à utiliser des appareils photo pour filmer. Cela m’a forcé à apprendre de nouvelles techniques et à maîtriser un tout autre langage visuel, celui de la photographie. J’ai dû assimiler les fonctionnalités que les photographes utilisent normalement pour capturer de bonnes images fixes. Avec le temps et de nombreuses rencontres, j’ai réussi à fusionner mon expérience de vidéaste avec le monde de la photographie. Aujourd’hui, je me sens à l’aise avec l’appareil photo et je me fie à mon intuition pour immortaliser ce qui me touche visuellement.

Comment décrirais-tu l’atmosphère des forêts que tu as photographiées, et quelles émotions as-tu ressenties en y étant ?

Se retrouver en forêt, c’est entrer dans un univers brut, où règnent les animaux, les plantes et toutes les formes de vie. C’est leur maison, et j’y suis un simple visiteur. Quand je me promène en forêt, mes pas me guident vers des endroits que je ne connais pas d’avance, mais je me laisse emporter par l’exploration. La forêt est accueillante, comme une invitation à la découvrir. Pour moi, chaque promenade est une quête d’émotions et d’images, mais aussi une promesse de ne rien déranger. Je repars en laissant tout comme avant, un simple témoin discret du monde forestier.

As-tu rencontré des défis uniques lors de tes prises de vue en forêt ? Si oui, le ou lesquels ?

Oui, les défis sont nombreux en forêt. Par exemple, je me déplace souvent à moto tout terrain, ce qui me permet de pénétrer plus profondément dans des endroits reculés, parfois peu entretenus. Mais cela amène aussi des défis : respecter les animaux qui traversent mon chemin et trouver des passages dans une nature parfois sauvage. J’ai parfois roulé sur des chemins à moitié envahis par la forêt, où la nature a repris ses droits, rendant certaines routes impraticables. Une fois, une rivière a complètement effacé la route, me forçant à m’arrêter. C’est ça aussi la forêt : elle impose ses propres règles et nous rappelle qu’elle est en constante transformation.

Comment ton approche de la photographie forestière a-t-elle évolué au fil du temps ?

Au début, je choisissais des endroits familiers, des lieux qui me rassuraient. Avec le temps, je suis devenu plus attentif à ce qui m’entoure. Aujourd’hui, je déclenche mon appareil photo beaucoup moins souvent. J’observe, je laisse mes yeux et ma mémoire capturer l’instant avant de décider si cela mérite une photo. Quand je trouve une histoire à raconter, quelque chose d’unique ou mystérieux, je sors mon appareil. C’est une approche plus intuitive, plus réfléchie, où je laisse le moment se révéler avant d’agir.

Quel impact souhaites-tu que tes photographies aient sur la perception des forêts par le public ?


L’impact que je souhaite, c’est avant tout de rappeler que les forêts existent indépendamment des photos. Ce n’est pas seulement les images qui devraient nous pousser à aller en forêt, mais bien notre propre envie de nous connecter à la nature. Les photos ont bien sûr leur rôle, que ce soit pour l’éducation, la sensibilisation ou pour immortaliser la beauté des lieux. Mais j’espère que mes photographies éveillent une prise de conscience : celle que la forêt a encore le pouvoir de nous émerveiller, de nous inspirer à la protéger et à y trouver un espace pour respirer, marcher et grandir.

Qu’est-ce que cela signifie pour toi de faire partie de l’exposition Transformations au musée Boréalis ?

Faire partie de l’exposition Transformations est un honneur pour moi, même si je ne suis qu’une petite épine dans un grand sapin. Si mon travail peut contribuer, même un tout petit peu, à sensibiliser les gens à la forêt, alors c’est une mission accomplie. Le musée Boréalis est un lieu avec lequel j’ai une histoire personnelle. À l’époque, je visitais ces lieux en Urbex, avant même qu’ils deviennent un musée. Participer à sa transformation et voir aujourd’hui mon travail exposé là-bas, c’est un privilège que je chéris profondément. Cela représente aussi un cycle de transformation, à l’image de la forêt elle-même.

 

L’équipe du musée Boréalis tient à remercier David pour sa contribution exceptionnelle à l’exposition!

 

Pour poursuivre votre découverte de l’exposition Transformations, découvrez notre récent échange avec Guillaume, responsable des opérations en muséologie et navigation, qui partage son point de vue sur les coulisses du renouvellement de l’exposition permanente.

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