Dans les années 1930, Trois-Rivières peut se vanter d’être la Capitale mondiale du papier journal. Avant d’en arriver à une production de papier en quantité industrielle, l’histoire du papier est fascinante.
Il faut remonter à l’an 206 avant notre ère pour que des découvertes archéologiques semblent confirmer la fabrication de papier en Chine pendant la Dynastie des HAN. À cette époque, le papier était fabriqué à partir de fibres végétales.
L’inventeur du papier
C’est au Chinois T’saï Lun qu’est attribué l’invention du papier, vers l’an 105. Inspiré par les gens qui faisaient la lessive à la rivière, T’saï Lun suggère d’ajouter des fibres tissées, comme de vieux cordages, des filets de pêche ou des chiffons usées à la composition du papier. Il en résulte alors un papier plus fin, plus résistant et mieux adapté à l’écriture.
Le secret du papier
Pendant près de 600 ans, les Chinoisent taisent le secret de la fabrication du papier. En 751, cependant, les Arabes, lancés à la conquête de l’Asie, découvrent des papetiers parmi les prisonniers chinois pris à Samarcande. Selon la légende, ceux-ci échangent leur liberté contre la recette. Ainsi, pour la première fois, le papier traverse les frontières de la Chine et se répand dans le monde musulman. Il gagne l’Europe au 12e siècle et son commerce fleurit rapidement.
De l’artisan à l’industrie papetière
Pendant près d’un millénaire, le papier est fabriqué de façon artisanale, en feuilles ou en courtes bandes. En 1798, le procédé est révolutionné par l’invention du Français Nicolas-Louis Robert : une machine à produire le papier en continu. Les frères Henry et Sealy Fourdrinier l’améliorent et brevètent leur propre modèle en 1807. La Fourdrinier, un nom qui perdure aujourd’hui, mécanise toutes les étapes de la fabrication du papier. De nos jours, les machines sont plus performantes, mais les principes de base sont demeurés inchangés depuis. Du tissu au bois Au début du 18e siècle, le savant français René-Antoine Ferchault de Réaumur, ayant observé que les guêpes confectionnaient leur nid à partir de bois qu’elles mastiquaient, suggère d’employer la fibre de bois plutôt que la fibre textile pour fabriquer du papier. Mais ce n’est qu’en 1844 que l’Allemand Friedrich Gottlob Keller dépose un brevet pour la fabrication de pâte de bois à l’aide d’une meule. Le bois, une matière très abondante, remplace alors le textile, plus rare, pour la fabrication du papier et révolutionne l’industrie papetière.
Le papier: une industrie dynamique
L’exploitation des ressources forestières a joué un rôle déterminant dans l’histoire du Canada. Au Québec, des générations d’hommes ont travaillé à la sueur de leur front à bâtir l’industrie des pâtes et papiers. Des forêts denses et sombres de l’arrière-pays aux rivières glacées, en passant par les machines assourdissantes et la chaleur accablante des papeteries, des régions entières se sont développées au rythme des pâtes et papiers, annonçant la naissance du Québec industriel. Aujourd’hui, l’industrie papetière est appelée à se renouveler et à innover afin de faire face à de nouveaux défis : création de nouveaux produits, utilisation de fibres recyclées et même utilisation de fibres alimentaires comme les pelures de pommes et d’oranges. Nous pouvons également nommer le retour de la fabrique textile. La recherche et le développement de produits n’a de cesse de se réinventer et ainsi maintenir dynamique une industrie en constantes transformations.
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Écrit par Catherine Lampron – Desaulniers
19 février 2024
